Sommaire

I - Présentation générale

1. Licence et LMD à l'INALCO

Les missions de l’Institut National des Langues et Civilisations Orientales et sa démarche d’étroite association entre compétence linguistique d’une part, et maîtrise des contextes historiques, sociaux et culturels des domaines étudiés de l’autre, en font depuis ses origines un témoin majeur des mouvements du monde.

L’INALCO assume plus que jamais cette présence forte et constante face à des enjeux dont l’actualité et l’urgence sont évidentes :

Ainsi, au cœur du processus dit de « mondialisation », l’INALCO se veut un protagoniste essentiel de la production de connaissance et de compréhension des langues, cultures et sociétés du monde. Il s’agit d’en analyser les devenirs et les perspectives, d’en proposer l’expertise et d’en former les acteurs, tant intellectuellement que pratiquement. Face à ce qui ne doit pas être que subi, les compétences de l’INALCO apportent la collaboration et la confrontation du contemporain et du prospectif avec la permanence des héritages que portent les langues et les cultures.

L’ampleur de ces tâches et la variété des pistes à explorer impliquent de larges partenariats. L’INALCO a la certitude d’y occuper une place légitime et la volonté d’y jouer un rôle moteur. Dans le cadre tant national qu’européen et mondial, les échanges qui se développent souvent sur des traditions déjà anciennes, concernent les nombreux établissements porteurs de compétences complémentaires aux nôtres, qu’il s’agisse des universités françaises, des grands centres internationaux ou des universités des pays dont les langues et les cultures sont étudiées et enseignées à l’INALCO. Un accent tout particulier est mis ici sur une situation européenne marquée simultanément par la disparition, dans de nombreux pays de riche tradition, des enseignements « orientalistes », ce qui renforce la mission de l’INALCO de « conservatoire », et par l’extension croissante des coopérations européennes, des besoins et attentes que celles-ci induisent. Un des objectifs qui s’imposent à l’établissement est de relever ce double défi de constituer et d’animer ainsi un Pôle européen de premier plan.

Dans ce contexte, l’engagement de l’INALCO dans la préparation et la mise en œuvre de la réforme LMD prend toute sa signification. D’une part, l’étendue des demandes auxquelles ses formations doivent apporter des réponses, la diversité, voire l’hétérogénéité de ses publics, y rendent facilement perceptible le besoin d’un nouveau modèle éducatif, centré sur l’étudiant et la multiplicité de ses parcours. D’autre part, l’INALCO est naturellement confronté à la généralisation du LMD en France et des systèmes apparentés dans toute l’Europe. L’INALCO ne peut y jouer le rôle esquissé plus haut que s’il prend toute sa place dans ce dispositif. Après l’habilitation à délivrer le grade de Master qui lui a été accordée en 2006, la demande que présente l’INALCO d’une habilitation à délivrer la Licence à partir de 2007 s’inscrit dans la recherche de cette cohérence.

Pour l’INALCO, la réforme LMD n’exige pas seulement un effort comparable à celui qu’ont fourni les autres établissements universitaires, mais présente un enjeu plus considérable encore. Le passage de l’établissement à la nouvelle Licence, à une offre élargie de diplômes nationaux, passe par une rupture claire entre les anciens et les nouveaux cursus. Ces dernières décennies, une succession linéaire s’était peu à peu imposée entre un premier cycle assuré exclusivement en diplômes d’établissement (DULCO) et la préparation à des diplômes nationaux dans un nombre limité de langues. A présent, il s’agit de passer à une architecture dans laquelle le diplôme national a vocation à accueillir un plus grand nombre d’étudiants dans des conditions comparables à celles des autres établissements et des autres disciplines.

Une complémentarité forte se dessine entre le besoin d’une création de diplômes nationaux, incluant le grade de Licence, et l’intérêt de présenter des profils distincts. D’une part, une Licence mention Langues, Littératures et Civilisations Etrangères (LLCE) pour des langues rassemblant un public nombreux, généralement dotées des moyens d’assurer en propre la préparation du diplôme. D’autre part, des Licences mention Langues, Littératures et Civilisations « Aréales » (LLCA) reposant sur la perception de cohérences régionales fortes et mutualisant plus largement les moyens de plusieurs langues appartenant à une même aire linguistique ou culturelle. Née initialement d’un constat relatif aux moyens disponibles, la licence « aréale » acquiert une portée conceptuelle propre, associant les cadres qui s’imposent au diplôme de licence et les traits originaux des objets et du potentiel de formation de l’INALCO. Et enfin des Licences pré-professionnalisantes, associant l’étude de la langue, d’une culture et la familiarisation avec un champ professionnel (LMFA).

La proposition de créer des Licences prenant en compte les identités aréales repose sur la conviction qu’il y a là matière à innovation. Nul doute que ce dispositif pourra s’étendre, à terme, à des régions du monde pour lesquelles les équipes ont préféré reporter cette intégration (Extrême et Moyen-Orient par exemple). Par ailleurs, un effort significatif promouvant des priorités disciplinaires clairement affirmées dans les domaines de la linguistique, de la littérature et de l’histoire sociale et culturelle a orienté la politique scientifique de l’INALCO. Cet effort vient mieux structurer l’intelligence de grandes aires régionales dont les réalités mondiales actuelles nous rappellent à la fois la pertinence et les redéfinitions toujours à l’œuvre.

Parallèlement à cette offre clairement architecturée en conformité avec les normes de la diplômaison nationale, et en assurant la plus large mutualisation de moyens avec elle, il appartient à l’INALCO de proposer une palette originale de diplômes d’établissement, tant en formation initiale qu’en formation continue, adaptée aux besoins et aux attentes de publics multiples. L’INALCO fait sienne cette perspective d’une offre de formation diversifiée, qui constitue probablement l’essentiel de ce qu’on appelle souvent sa « spécificité », et réaffirme sa volonté d’engager l’ensemble de son potentiel dans la réussite de cette réforme et de ses propres mutations.

Sans doute faut-il voir la complexité des réalités à affronter et accepter l’idée que la réforme passera, dans ses premières années de mise en œuvre, par une phase de transition. En effet, si l’élaboration de la Licence à l’INALCO a permis d’affirmer l’adhésion des équipes à une volonté de plus grande mutualisation entre enseignements, sa mise en pratique la plus large se heurte à la pesanteur des contraintes matérielles qui restent le quotidien de l’établissement. Mais la réalisation de la première tranche de l’opération immobilière Paris Rive gauche (Tolbiac-I) et le regroupement en 2010 de l’ensemble des enseignements de l’INALCO, ainsi que la création de la synergie entre l’INALCO et la BULAC offriront des conditions profondément renouvelées. Les mutualisations larges, souhaitées dans la logique de la réforme, ne se développeront pleinement qu’à cet horizon.

La réalisation de la tranche recherche (Tolbiac-II), outre que l’INALCO entend la mener dans l’esprit d’un vaste partenariat français et européen, s’impose aussi dans sa cohérence et traduit l’appui des enseignements sur la recherche scientifique. Essentiel aux niveaux M et D, cet adossement est présent dans l’ensemble des démarches pédagogiques de l’INALCO et la préoccupation en est affirmée dès la Licence. La recherche sous-entend aussi, tout au long des études, une refonte essentielle de la vie étudiante, de ses conditions, des moyens à lui affecter, qu’il s’agisse des conditions d’études pratiques, de la mobilité internationale des étudiants, tant sortante qu’entrante, et de son intégration aux parcours pédagogiques, mais aussi, bien sûr de l’adéquation nécessaire entre ces parcours, leur reconnaissance et les attentes tant des intéressés que de la société dans son ensemble.

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2. L'offre de formation

2.1 Un domaine unique et trois types de mentions

L’INALCO inscrit son offre de Licence dans la cadre d’un domaine unique où s’expriment à la fois sa vocation et ses spécificités. Ce domaine porte le même intitulé que le Master de l’établissement, habilité dans le cadre de la campagne 2006 : « Langues, Cultures et Sociétés du Monde ».


Dans le cadre général de ce domaine, l’INALCO distingue donc trois types de mentions, qui diffèrent par leur vocation et/ou les contraintes institutionnelles internes ou d’environnement :

- Une mention « Langues, Littératures et Civilisations Etrangères » (LLCE), pour les langues qui ont les moyens d’habiller des cursus complets autour de spécialités propres, en application d’une logique de moyens. Une logique institutionnelle (langues des concours de l’enseignement, langues de France) et une logique scientifique peuvent encore justifier la présence d’une langue en spécialité de cette mention.

- Sept mentions « Langues, Littératures et Civilisations [Aréales] » (LLCA), correspondant à des aires culturelles larges. La logique qui sous-tend ces mentions aréales, indépendamment des la diversité des langues incluses dans chacune d’elles, réside dans une forte cohérence culturelle et des problématiques communes qui subsument les particularités sub-aréales. Dans ces mentions, seuls les enseignements de langue sont indépendants, les autres étant très largement mutualisés, dans des proportions variables selon les mentions. Ces mentions sont :

Le choix d’un cadre commun pour la répartition des différents types d’enseignement et leur mutualisation (voir 4.3.) vient renforcer la cohérence du domaine et, au niveau immédiatement inférieur, celle des mentions aréales. Néanmoins, ce cadre tient compte des disparités de moyens et d’effectifs et autorise les parcours-types (de renforcement) propres à telle ou telle langue d’une mention. Les sept mentions créées sont le fruit d’un effort de rapprochement et de mise en commun des moyens considérable et inédit dans l’établissement, la diversité des moyens disponibles pour les différentes langues n’étant pas la moindre des difficultés rencontrées. Cet effort n’est pourtant qu’un début et s’inscrit dans la durée. En effet, il est possible d’aller plus loin (manquent encore des mentions Extrême-Orient, Proche et Moyen-Orient, Amériques) ce qu’une première mise en place de la nouvelle Licence et, surtout, le regroupement sur le site de Tolbiac devrait permettre à l’INALCO de préparer pour le quadriennal suivant.

- Cinq mentions à vocation professionnalisante dites « Langues du Monde et Formation Appliquée » (LMFA), dans lesquelles l’étudiant aborde un ensemble de disciplines dans une perspective appliquée, sans renoncer à l’excellence en matière linguistique. Ces mentions correspondent aux anciennes filières et l’étudiant y accède dès le niveau L2, deux années étant indispensables à l’acquisition de savoirs techniques, nouveaux pour beaucoup d’étudiants. Ces mentions sont :

Ces mentions n’affichent pas les mêmes objectifs en termes de débouchés professionnels immédiats (en particulier les LMFA), mais elles mènent toutes également à une poursuite d’études en Master, recherche ou professionnel, à l’INALCO ou dans d’autres établissements d’enseignement supérieur.

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2.2 Les spécialités de langues

Nanti du capital exceptionnel que constituent les 93 langues enseignées dans l’établissement, l’INALCO propose de former au grade de la licence pour 64 langues réparties au sein de 29 spécialités dont 17 dans la mention LLCE et 49 dans les mentions LLCA. Ces dernières sont constituées de spécialités uniques et multilingues. La forte convergence des cursus au sein des mentions aréales légitime le regroupement en spécialités multilingues, tandis que le poids des enseignements de langue fait évidemment de chaque langue une vraie spécialité et non pas un simple parcours. Toutes les langues sont éligibles aux mentions LMFA. Quelques langues peuvent apparaître dans plusieurs mentions. Les exemples sont peu nombreux mais justifiés par des formations que différencient nettement les contenus et les objectifs. Le tableau ci-dessous donne une présentation synthétique du domaine :

 

Domaine : Langues, Cultures et Sociétés du Monde

Mentions (13)

Spécialités (29)

Langues,
Littératures et
Civilisations
Etrangères
(17 spécialités)

 

Arabe

Arabe maghrébin-arabe oriental

Arménien

Berbère

Chinois

Coréen

Grec moderne

Hébreu-hébreu moderne

Hindi

Hongrois

Japonais

Malgache

Polonais

Russe

Thai

Turc

Vietnamien

Langues,
Littératures et
Civilisations [Aréales]
(7 mentions)

d’Afrique

amharique, haoussa, mandingue, peul, swahili, wolof, yoruba

d’Asie du Sud

bengali, hindi, ourdou, rromani, singhalais, tamoul, télougou

d’Asie du Sud-Est

birman, cambodgien, filipino, indonésien-malais, laotien, thai, viêtnamien

d’Eurasie

arménien, géorgien, kurde, mongol, pashto, persan, russe, turc

d’Europe

albanais, bosniaque-croate-serbe, bulgare, estonien, finnois, grec moderne, hongrois, letton, lituanien, macédonien, polonais, rromani, slovaque, slovène, roumain, tchèque, ukrainien

de la Haute Asie

mongol, népali, tibétain

du Pacifique

drehu-tahitien

Langues du Monde et Formation Appliquée
(5 mentions)

Relations Internationales

[Toutes les langues ci-dessus]

Commerce International

Traitement Numérique Multilingue

Didactique du Français Langue Etrangère

Communication Interculturelle

 

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2.3 Articulation des diplômes nationaux et d’établissement

L’INALCO définit librement sa politique et ses choix en matière de diplômes d’établissement (DE), mais il est nécessaire d’en préciser l’articulation avec la nouvelle offre de licence. En effet, l’établissement a une très vieille culture de diplômes propres qui n’a pas disparu avec l’habilitation progressive de licences depuis 1991. En outre, l’obligation d’entrer dans la réforme du LMD à moyens constants nous oblige à envisager conjointement la mise en place des DE et des diplômes nationaux (DN).

A l’ancienne logique de successivité (DULCO + 1 an = licence) nous substituons une logique de complémentarité, de sorte que DE et DN forment à des compétences et des savoirs différents :

- ils sont fondamentaux pour les DE et portent essentiellement sur la langue et incluent des connaissances aréales de base ;

- pour les DN, ils sont plus spécifiques et plus disciplinarisés, mais aussi élargis au plan aréal.

Cette articulation nouvelle permet de décliner deux gammes de formations pour mieux répondre à une demande aussi diversifiée que le sont nos étudiants. En outre, les moyens en sont complètement mutualisés : les DN (respectivement 120 et 180 ECTS) sont construits par élargissement des enseignements à partir de l’axe des DE (30, 48, 90 et 120 ECTS selon le niveau et les langues).

La définition des seuils et des conditions d’accès autorise à construire des parcours moins longs et tenant mieux compte des acquis antérieurs de l’étudiant. De plus, au fur et à mesure du cursus l’étudiant valide ses acquis et se voit délivrer des diplômes intermédiaires (DN et DE). Cela lui permet, s’il abandonne son cursus et pour peu qu’il boucle l’année universitaire en cours, de ne plus le faire sur le mode de l’échec, mais de valoriser ses acquis par un diplôme correspondant à un certain nombre de crédits ECTS, monnayable sur le marché du travail ou en termes d’équivalence dans le cas d’une réorientation.

En calcul de crédits, l’articulation des cursus d’établissement et nationaux est la suivante :

 

Intégration des cursus DE et DN

Année

Tronc fondamental :
Diplômes d’Etablissement

Extension :
Diplômes Nationaux

ECTS
annuels
(base)

Diplômes
(ECTS cumulés)

ECTS
annuels
(ajout)

Diplômes
(ECTS cumulés)

0

30

Diplôme d’Initiation
(30 ECTS)

 

 

 

 

 

1

48

Certificat
(48 ECTS)

12

2

42

Diplôme Pratique
(90 ECTS)

18

DEUG
(120 ECTS)

3

30

Diplôme Avancé
(120 ECTS)

30

Licence
(180 ECTS)

 

NB1 : la première ligne (italiques) ne concerne que les langues à année préparatoire (arabe, chinois, hébreu, russe). Cette année est désormais sanctionnée par un DE.

NB2 : Ne sont présentés ici que les DE associés au cursus de licence. Il va de soit que le périmètre des DE est plus étendu que ne le suggère ce tableau.

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3. Les cursus

3.1 Objectifs pédagogiques des formations

Plaçant l’étudiant et les apprentissages au centre de ses préoccupations, L’INALCO définit les objectifs de la formation de Licence selon trois axes très étroitement associés.

 

Des compétences linguistiques

L’INALCO, fidèle à sa tradition, accorde la première importance à l’acquisition de compétences linguistiques directement applicables par l’étudiant au terme du cursus de Licence :

- pour la communication orale et écrite dans au moins une des langues de la formation suivie ;

- pour l’exploitation et la traduction des principaux types de documents qu’il est susceptible de rencontrer dans une pratique professionnelle ou pour une poursuite d’études en Master.

 

Des connaissances aréales

Les connaissances sur les civilisations étudiées sont elles aussi essentielles. Relatives au pays et/ou à l’aire régionale concernée, dépendant de divers champs disciplinaires, ces connaissances doivent donner accès aux codes sociaux et de communication en vigueur dans la culture étudiée, condition préalable pour entretenir des relations et travailler avec des locuteurs de la langue étudiée.

Elles doivent également permettre à l’étudiant d’aborder les grandes problématiques transversales (nationales ou régionales), indispensables à une bonne intelligence du monde contemporain.

 

Les outils de la réflexion

L’étudiant doit enfin disposer des outils méthodologiques et disciplinaires de base reliés aux connaissances et compétences ci-dessus, et qui sont indispensables à une poursuite d’études en Master. Cela inclut certains outils de nature généraliste dont l’acquisition est exigée dès le niveau L 1.

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3.2 Les étapes

Choix d’une spécialité

Le profil et les étapes des cursus reposent sur l’importance qu’accorde l’INALCO à la formation en langue, à la différence des établissements analogues dans d’autres pays européens. Ces dernier mettent généralement l’accent sur une formation disciplinaire, complétée par une formation en langue moins ambitieuse. C’est une logique inverse que nous adoptons, celle qui correspond aux compétences et à la tradition de l’INALCO, celle qui répond à la rareté de l’offre en langue au niveau national et européen, et que viennent chercher les étudiants dans notre établissement.

Cette orientation justifie de renverser la logique habituelle « choix d’une mention ® choix d’une spécialité » et de n’imposer à l’étudiant qui entre en première année de licence à l’INALCO que de s’inscrire dans une des langues qui constituent les 29 spécialités de licence proposées par l’établissement. Il commence alors une formation généraliste sur deux plans :

- des enseignements de type propédeutique auxquels s’ouvrent la plupart des universités, importants pour les étudiants en formation initiale ;

- des enseignements de langue : bases premières pour l’acquisition des quatre compétences (compréhension / expression orale / écrite) ;

- des enseignements de civilisation, aréaux et introduisant à la/aux culture(s) de l’aire étudiée.

 

Choix d’une mention

En deuxième année, l’étudiant poursuit l’étude de la langue choisie et opte pour le type de formation qu’il veut suivre :

- LLCE : une formation axée sur une langue et une culture, avec au minimum 780 heures d’enseignements de langue, littérature et civilisation à pré-requis linguistiques.

- LLCA : une formation plus largement ouverte sur une aire culturelle, également exigente au plan des compétences linguistiques. Ce cadre aréal n’exclut pas de proposer des parcours disciplinaires ou des parcours linguistiques renforcés, dans la langue principale ou par l’étude d’une seconde langue.

- LMFA : une formation (pré-) professionnalisante impliquant le choix d’un champ professionnel.

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3.3 Typologie des enseignements

Quatre types d’enseignements sont identifiés : fondamentaux (langue et civilisation), transversaux (ou disciplinaires), d’approfondissement et d’ouverture (ou libres). L’INALCO respecte, autant que faire se peut, le principe de la réforme à moyens constants. A cet égard, seule la mutualisation permet de dégager les moyens nécessaires aux formations que l’établissement souhaite mettre en place. Il existe trois niveaux de mutualisation :

- mutualisation de domaine : enseignements communs à tout le domaine, de nature généraliste ou disciplinaire, outils ; cela inclut aussi certains enseignements faiblement aréalisés à forte charge disciplinaire et les initiation en langue ;

- mutualisation « inter-mention » : enseignements de civilisation mis en commun, transversaux ou abordé dans un contexte aréal élargi ;

- mutualisation de mention : pour les mentions LLCA, enseignements de civilisation communs, parfois obligatoires, destinés en premier lieu aux étudiant de la mention concernée.

Les travaux de préparatoires des nouveaux cursus de licence ont initié un grand travail de rapprochement, d’échange, de partage, et ont stimulé les projets d’enseignements communs au sein de tout l’établissement. Les mutualisations proposées dans les différentes maquettes sont le reflet de ce travail qui devra se poursuivre tout au long du quadriennal, mais seul le regroupement sur un site unique nous permettra de conduire cette logique plus loin encore.

 

Le bloc des enseignements fondamentaux

Ce sont essentiellement des enseignements de langue et de civilisation, jugés indispensables à l’acquisition des connaissances et des compétences de niveau licence dans les langues proposées en spécialités. Ils constituent également les diplômes d’établissement dont les cursus de licence forment l’extension.

Ces enseignements sont dispensés dans le cadre des spécialités de la mention LLCE et des mentions LLCA, qui les mutualisent entièrement avec les mentions LMFA ; les langues présentes en LLCE et en LLCA proposent aussi le même bloc fondamental. Les enseignements d’initiation (pour chaque langue, tout ou partie des cours de L 1) sont mutualisés au niveau du domaine.

 

Les enseignements disciplinaires (transversaux)

Les enseignements disciplinaires sont les plus susceptibles de faire l’objet d’une large mutualisation. Ils sont de deux types.

1. Les enseignements de L 1 mis en place pour les nouvelles Licences

- Langue de travail (S 1 et S 2) : cette notion englobe les grandes langues de contact du monde, y compris le FLE pour les étudiants étrangers. Par souci de cohérence pédagogique, l’équipe pédagogique de chaque spécialité de licence établit une liste de langues éligibles ; ce même souci peut autoriser l’initiation à une nouvelle langue au titre de langue de travail. L’anglais ne constitue qu’une langue de travail parmi d’autres, un grand nombre d’entre elles étant enseignées à l’INALCO ou dans des établissements parisiens liés par convention ; l’anglais n’est obligatoire que pour certaines mentions LMFA.

- Informatique (S 1 ou S 2) : il s’agit d’une préparation au C2I, la certification proprement dite restant indépendante de cet enseignement mais possible dans le cadre de l’INALCO qui engage la procédure nécessaire pour devenir centre de certification. La formation en informatique aujourd’hui existante mais peu développée à l’INALCO, devrait coupler enseignement sur site pour les étudiants les plus novices et formation à distance pour tous.

- Méthodologie (S 1 ou S 2) : ces enseignements généralistes de méthodologie des études supérieures sont mis en place par les différentes composantes de l’INALCO.

Tous ces enseignements ne sont obligatoires que pour les étudiants en formation initiale. Les ECTS correspondants sont acquis par les autres au titre d’équivalence sur diplôme.

2. Les enseignements de L 2-L 3

Ces enseignements portent sur des connaissances strictement disciplinaires, non aréalisées ou très peu. Ils sont identifiés comme tels et d’importants efforts ont été consentis sur ce point pour aider nos étudiants à surmonter une fréquente faiblesse disciplinaire. Ils sont choisis par l’étudiant dans une offre mutualisée au niveau d’une mention aréale ou, plus souvent, du domaine dans son ensemble : linguistique, littérature, histoire, anthropologie, etc. Les mentions LMFA proposent leur propre formation disciplinaire.

 

Les enseignements d’approfondissement

Ces enseignements sont de nature aréale, plus ou moins étendue et comprennent, notamment, ceux des enseignements de civilisation qui ne sont pas insérés dans le bloc fondamental. Dans la mention LLCE, ils peuvent suivre une approche disciplinaire plus ou moins affirmée ; dans la plupart des cas, ils sont accessibles à d’autres étudiants que ceux de la spécialité concernée (sauf pré-requis linguistiques exigés). Ils peuvent être organisés pour constituer des parcours-types, en association ou non avec les enseignements des blocs disciplinaires et d’ouverture.

 

Les enseignements d’ouverture (libres)

Ces enseignements doivent permettre à l’étudiant de construire son cursus au plus près de ses besoins et de l’enrichir son cursus par :

- un renforcement disciplinaire ou d’approfondissement, librement déterminé ou dans le cadre de parcours-types proposés par les spécialités ;

- l’étude d’une seconde langue orientale ;

- des enseignements que ne propose pas la mention dans laquelle il est inscrit, ou extérieurs à l’INALCO.

Ils doivent aussi favoriser les passerelles avec l’extérieur et particulièrement la mobilité entrante par valorisation d’acquis académiques antérieurs, c’est-à-dire ceux des étudiants en cours de cursus extérieur ou déjà titulaires d’un diplôme de l’enseignement supérieur et désireux de suivre un cursus de licence à l’INALCO. Le volume de ces enseignements d’ouverture est déterminé par chaque mention (LLCA, LMFA) et par chaque spécialité (LLCA), dans la limite de 18 ECTS.

 

Tableau : répartition des enseignements par blocs

 

Enseignements fondamentaux

(langue, littérature, civilisation)

120 ECTS

Enseignements
disciplinaires

(transversaux)

Enseignements
d’approfondissement

(aréaux)

Enseignements
d’ouverture

(libres)
(18 ECTS max.)

 

S 1

24 ECTS

6 ECTS

30

S 2

24 ECTS

6 ECTS

30

S 3

21 ECTS

0-3 ECTS

0-9 ECTS

0-6 ECTS

30

S 4

21 ECTS

0-3 ECTS

0-9 ECTS

0-6 ECTS

30

S 5

15 ECTS

0-3 ECTS

3-15 ECTS

0-6 ECTS

30

S 6

15 ECTS

0-3 ECTS

3-15 ECTS

0-6 ECTS

30

NB

Diplômes d’Etablissement
(48, 90 et 120 ECTS)

Compléments pour les
DEUG (S1-S4) :
            90 + 30 ECTS
Licence (S1-S6) :
         120 + 60 ECTS

 

 

Le tableau ci-dessus constitue un cadre général qui s’applique pour toutes les mentions et spécialités du domaine de l’INALCO. Les fourchettes doivent permettre à chaque spécialité de mention LLCE, LLCA ou LMFA d’adapter l’architecture de son cursus pour répondre de son mieux aux besoins de ses étudiants tout en respectant les spécificités pédagogiques de la formation qu’elle propose.

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4. Les dispositifs réglementaires

Organisation de la licence – Crédits européens (ECTS) – Unités d’Enseignements (UE) – Eléments constitutifs (EC)

La licence est composée de 3 années (L 1, L 2 et L 3), elles-mêmes composées de deux semestres de 13 semaines d’enseignement et deux sessions d’examen chacun :

- La première session d’examens a lieu en janvier pour le 1er semestre, en mai pour le second.

- La seconde session d’examens a lieu en juin pour les 1er et 2nd semestres.

 

Les deux sessions sont espacées de trois semaines pendant lesquelles un dispositif de soutien est mis en place.

Une année est composée d’Unités d’Enseignements semestrielles (UE) obligatoires, optionnelles ou libres.

Chaque UE est affectée d’un nombre de crédits européens (ECTS-European Credit Transfer System) représentant le volume de travail — personnel, cours, travaux dirigés, etc. — nécessaire à son obtention et d’un coefficient équivalent au nombre de crédits ECTS.

Un semestre équivaut à 30 ECTS et une année à 60 ECTS.

Les UE sont constituées d’un ou plusieurs Enseignements Constitutifs (EC).

Dans une UE donnée, les EC peuvent être affectés d’une valeur en crédits ECTS et sont dits Enseignements Constitutifs Capitalisables (ECC). Ils peuvent être obtenus par validation d’acquis ou équivalence (Se reporter aux brochures de chaque spécialité de licence pour connaître les crédits affectés aux UE et aux ECC).

Une UE ou un ECC acquis par validation d’acquis ou équivalence confère à son titulaire les crédits correspondants.

 

Compensation et capitalisation

La compensation s’effectue pour les notes supérieures ou égales à 08/20 à deux niveaux :

- entre les éléments constitutifs (EC) d’une UE affectés de leurs coefficients respectifs ;

- entre les UE d’un même semestre affectées de leurs coefficients respectifs ;

La compensation n’est plus possible dès lors que l'étudiant est absent à une épreuve.

La validation des acquis et les équivalences ne peuvent donner lieu à compensation, les moyennes des UE ou semestres concernés se calculent le cas échéant sur les notes et coefficients des UE ou ECC restants.

Il n’y a pas de compensation entre les moyennes des semestres des années L 1, L 2 et L 3.

La capitalisation s’effectue à deux niveaux :

- au niveau des UE : une UE acquise l’est définitivement et capitalisable sous forme de crédits européens. Elle est transférable dans un autre parcours ou une autre mention.

- au niveau des EC : les notes supérieures ou égales à 10/20 sont acquises.

Les UE acquises par compensation (au niveau du semestre ou de l’année) ne sont pas transférables dans un autre parcours.

 

Deuxième session et règles de conservation

Les UE et EC acquis et capitalisés le sont définitivement et ne peuvent être repassées.

 

 Progression dans le diplôme

Le passage est automatique entre le semestre impair et pair d’une même année.

La poursuite des études dans l’année supérieure est de droit pour tout étudiant à qui ne manque au maximum que la validation d’un seul semestre de son cursus.

 

Contrôle des connaissances et validation du diplôme

- Régimes de contrôles

Il existe deux régimes de contrôle pour le grade de licence :

- Le contrôle continu : tout au long du semestre, les aptitudes et l’acquisition des connaissances sont appréciées par un contrôle continu et régulier que peut conclure une épreuve terminale.

- Le contrôle final : les étudiants peuvent être dispensés du contrôle continu et subir seulement un examen final dans un ou plusieurs ECC à la fin de chaque semestre.

Le régime mixte est possible au sein d’une même UE.

- Anonymat des copies

Les copies des épreuves terminales ou des examens finaux sont anonymes.

- Jurys

Les jurys de diplôme peuvent attribuer des points aux UE ou à la moyenne générale du diplôme.

Les décisions des jurys prises en application des textes réglementaires et des présentes dispositions sont sans appel.

- Validation du diplôme de Licence

La validation du diplôme ne pourra être prononcée que si l’étudiant a validé les 180 ECTS correspondant au parcours choisi.

- Mentions

La moyenne prise en compte pour l’attribution d’une mention dans le cadre du diplôme de Licence est la moyenne générale de L 1 + L 2 + L 3. Les seuils de mention sont les suivants :

- Passable : note entre 10 et 11.999

- Assez Bien : note entre 12 et 13.999

- Bien : note entre 14 et 15.999

- Très bien : note 16 et plus.

 

Les passerelles et intégrations en cours de cursus

- A l’intérieur du domaine

Le choix de la mention à l’issue de L 1 est libre, dans la mesure où la spécialité de langue existe dans la mention recherchée ; toutes langues sont présentes en LMFA, peu le sont en LLCE (par vocation) et l’offre en LLCA reste encore incomplète. En fin de L 2, les passerelles sont plus restreintes mais les réorientations restent possibles :

 - de LLCE vers la mention LLCA et vice-versa ;

 - de LMFA vers les mentions LLCE ou LLCA.

En revanche, l’acquisition de compétences disciplinaires appliquées définies pour chaque mention LMFA est obligatoire pour l’entrée en L 3 ; le passage des mentions LLCE ou LLCA à LMFA oblige l’étudiant à suivre ces enseignements de L 2.

Par ailleurs, il est possible d’établir des passerelles d’un cursus de langue à un autre, particulièrement à l’intérieur des mentions LLCA, grâce à la mutualisation des enseignements disciplinaires et de civilisation. Enfin, un étudiant titulaire d’une Licence complète dans la langue d’une licence LLCA peut se voir conférer le grade de la licence pour une autre langue de la même mention, s’il a suivi le cursus complet des diplômes d’établissements dans cette seconde langue. Cette disposition est prévue afin de favoriser les formations bilingues.

 

- A l’extérieur du domaine : faciliter la mobilité

Le volant des enseignements d’ouverture et la présence des enseignements généralistes de première année doit faciliter la réorientation de nos étudiants hors de l’établissement (mobilité sortante) si tel s’avère être leur projet de formation.

Dans l’autre sens (mobilité entrante), les étudiants en cours de cursus disciplinaires ou déjà titulaires d’un diplôme de l’enseignement supérieur peuvent, selon les spécialités, faire valider jusqu’à 30 ECTS, dont 12 ECTS d’enseignements généralistes (L 1) automatiquement acquis et 18 ECTS d’enseignements d’ouverture accordés en fonction des cursus antérieurs.

 

- L’intégration en cours de cursus

La question de l’intégration est envisagée pour tenir compte du grand nombre d’étudiants plus ou moins bi-culturels, bilingues ou déjà formés en langue dans un cadre académique ou professionnel. Toutes les dispositions des validations d’équivalence et d’acquis professionnels mises à part, la formalisation et la systématisation de tests de langue déjà très généralement pratiqués doivent permettre l’intégration d’étudiants aux niveaux 2 ou 3 des cursus d’établissement (enseignements fondamentaux) et au moins au niveau L 2 des cursus de licence. Ces dispositions sont indispensables pour favoriser les réorientations et les reprises d’études, qui concernent des étudiants plus âgés, très motivés et désireux d’achever leur cursus au plus vite pour un retour complet à la vie professionnelle.

 

- Les structures pédagogiques et administratives

Dans le cadre de la mise en place du grade de la Licence, l’INALCO s’appuie sur de nouvelles structures et responsabilités :

- des équipes pédagogiques de spécialités LLCE, de spécialité de mentions LLCA et de spécialité de mentions LMFA sont créées ; ces équipes constituent régulièrement les jurys de spécialité et de mention ;

- des responsables sont prévus :

     o pour chaque langue et pour la mention au sein des mentions LLCA ;

     o ainsi que des responsables de mention pour les LMFA.

Pour l’ensemble du domaine, les questions pédagogiques, de cursus, de diplômes d’établissement, etc., restent de la compétence de la commission des études pour les discussions et l’élaboration de propositions. Celle-ci adjoint son Président d’un Vice-président chargé de la direction des études de Licence.

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