मुँछोंवाला हो न हो


Être ou ne pas être moustachu est un projet que nous avons débuté il y a déjà près de deux ans. C'est pendant un cours de première année de hindi (2006-2007) que l'envie de faire ce film nous est venue. Un de nos professeurs venait de nous montrer un travail qu'il avait fait avec ses élèves : ils avaient écrit, joué et filmé des scénettes en hindi. Cette idée nous a beaucoup séduites, Kate et moi. Immédiatement après le cours, nous nous sommes dit : "Et pourquoi pas nous ?"

Cette idée de faire un petit film était définitivement ancrée dans nos esprits. Nous avons alors mis en place des séances d'écriture. Nous profitions de nos séances de tutorat pour faire corriger les erreurs les plus grossières. Très vite nous nous sommes dit que ce film était une parfaite opportunité pour nous de pratiquer le hindi. L'écriture nous permettait de revoir les points de grammaire de la semaine et le tournage nous donnait l'occasion de faire un peu d'oral. Il a fallu ensuite recruter les acteurs (presque tous issus de la première année 2006-2207) et enfin, pour finaliser le projet, nous avons demandé à M. Maheux de nous parrainer afin de pouvoir emprunter un peu de matériel à l'INALCO.

Et voilà, nous étions en route pour tourner मुँछोंवाला हो न हो (mũchõvālā ho na ho). Et ce qui, au début, ne devait être qu'une courte succession de petites scènes s'est transformé en un mini bollywood de trente-sept minutes.


Hélène Kessous



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Hiver 2006. Deux étudiantes de première année, Kate Chaillat et Hélène Kessous, viennent me voir à la fin d'un cours de compréhension orale et m'annonce avec une belle assurance : « Nous allons tourner un film de fiction en hindi d'une dizaine de minutes. Nous avons d'ores et déjà entamé la rédaction des dialogues. Pourriez-vous nous aider à réaliser ce projet ? » Je ne pouvais pas faire moins que de les encourager à poursuivre leur projet et les assurer de mon soutien. Toutefois, il était clair qu'elles n'avaient pas véritablement conscience ni de l'ampleur de la tâche à laquelle elles s'attelaient, ni des difficultés auxquelles elles auraient à faire face. Je craignais que ces dernières ne tempèrent bien vite leur enthousiasme initial. Il n'en fut rien.

En effet, à peine quelques semaines plus tard, le scénario et les dialogues avaient été rédigés, le casting était presque terminé et quelques rushs avaient déjà été tournés avec les moyens du bord. La détermination était au rendez-vous et les idées étaient là. Il ne leur manquait plus que quelques petits coups de main. Mme Bénédicte Insha-Parvaz, qui était alors tutrice, les aida à peaufiner les dialogues. L'équipe du CERPAIM mit à leur disposition le matériel nécessaire et leur prodigua quelques conseils techniques. M. Paul Hervouët, qui devait par la suite assurer le montage, fut largement mis à contribution. M. Antoine de Ména, qui était alors étudiant en japonais et, par ailleurs, étudiant en cinéma, se joignit à l'équipe et participa activement aux prises de vue. M. Harit Joshi prêta également son concours pour la rédaction et l'enregistrement de la voix off.

L'essentiel du tournage eut lieu au printemps 2007. Quelques scènes furent tournées en Inde et à Paris durant l'été et au début de l'automne. Le montage, qui avait débuté dès le mois de juin 2007, se termina au printemps 2008. Le scénario, dont les auteures elles-mêmes n'avaient pas véritablement mesuré l'ambition, déboucha sur une production de trente-sept minutes, qui fut présentée en avant-première à l'INALCO en mai 2008. Après plusieurs projections à Paris et à Delhi, où il reçut un accueil chaleureux, tant de la part du public indien que du public français, le film revient sur les écrans de l'INALCO.

Chants, danses, rires et larmes, rebondissements, mariage impossible, tous les ingrédients d'un véritable Bollywood sont réunis. Les amateurs et connaisseurs du genre y reconnaîtront un grand nombre de références à quelques classiques récents, tant dans les situations que dans les personnages et les dialogues. Le titre lui-même est déjà une allusion à un fameux film de Nikhil Advani, réunissant Shah Rukh Khan, Preity Zinta et Saif Ali Khan – Vous l'aviez sans doute déjà comprise !

On saluera particulièrement la performance des acteurs, qui, à l'exception de Christian Baudot-Denys et de Rémi de Fournas, étaient alors tous des étudiants de première année. En effet, il n'est guère facile de s'exprimer en hindi avec naturel devant une caméra, après seulement une année d'apprentissage de la langue. Outre le plaisir qu'ils ont eu à participer à cette aventure et la satisfaction qu'ils éprouvent d'avoir mené celle-ci à son terme, ces étudiants ont montré par leur réussite l'intérêt pédagogique de ce type de projet. J'espère que d'autres prendront leur relève et se lanceront à leur tour dans une aventure similaire.

En attendant, je vous invite à venir nombreux découvrir ce film, le mercredi 15 octobre à 19 heures en salle B409.

Laurent Maheux